Thèmes et axes
Afin de tenir compte de la diversité des champs d’intervention des éducateurs physiques, quatre axes ont été proposés.
Axe 1 – Ecole en santé : quelles missions pour le professeur d’éducation physique ?
En 2015, les Nations Unies ont adopté un « ensemble d’objectifs de développement durable pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous ». Parmi les 17 objectifs poursuivis figurent la mise en place d’une éducation de qualité et l’accès à une bonne santé et au bien-être. A l’instar du modèle américain ‘Whole School Whole Community Whole Child – WSCC’ développé par le Centers for Disease Control and Prevention (USA), plusieurs pays ont élaboré des approches coordonnées de la santé à l’école. Reposant sur le modèle socio-écologique, elles s’appuient sur des actions multisectorielles impliquant l’école, la famille et la communauté.
Par leur formation dans les domaines pédagogique et des sciences biomédicales, les enseignants en éducation physique sont généralement présentés comme des partenaires privilégiés pour ce type de projet. Leur rôle en tant que coordinateurs potentiels est souligné par les autorités scolaires. Les communications proposées dans cet axe porteront sur les questions suivantes : Comment les professeurs d’éducation physique répondent-ils à ces attentes ? Les autres acteurs de l’école collaborent-ils aux projets mis en œuvre ? La formation des professeurs d’éducation physique les prépare-t-elle à assumer ce genre de mission ?
Axe 3 – Au-delà de la performance : quels apports des entraîneurs à leurs sportifs ?
Le cours d’éducation physique se nourrit et nourrit en retour la pratique sportive organisée par les structures fédérales (en Europe) ou le sport scolaire (en Amérique du Nord). Cet autre contexte offre aux pratiquants de nombreuses opportunités pour développer leurs compétences motrices, exploiter leurs qualités physiques, enrichir leur capital social et/ou exprimer leur personnalité. Dans ce contexte de pratique, la qualité de l’intervention et de la formation des intervenants est tout aussi importante que dans le milieu scolaire. Pourtant, force est de constater que la recherche sur l’intervention en milieu sportif n’est pas encore considérée à sa juste valeur.
Elle mérite une attention plus soutenue afin de pouvoir répondre aux questions suivantes : Comment les entraîneurs sont‐ils préparés à développer les habiletés de vie de leurs sportifs ? Comment amènent‐il les sportifs à se dépasser ? Quels liens établissent-ils avec l’entourage de ceux‐ci (parents, école, …) ? Comment les entraîneurs s’y prennent‐ils pour donner le goût de la pratique à leurs sportifs et les inciter à intégrer le sport dans leur mode de vie ? Quelles relations développent-ils avec leurs athlètes ? Comment ces derniers s’investissent‐ils dans leur pratique ? Que retiennent‐ils de leur expérience sportive ?
Axe 2 – Vers une éducation physique de qualité : quelles pratiques et perspectives ?
Le concept d’Éducation physique de qualité inclusive (EPQ) a été popularisé par l’UNESCO en 2015. Même si sa signification est culturellement variable, il souligne globalement la nécessité d’adapter les pratiques aux besoins spécifiques de chaque enfant/adolescent et appelle, depuis le début du troisième millénaire, à une évolution de la discipline. Au centre du modèle, on retrouve le développement de la littératie physique. Celle-ci apporte les fondamentaux dont l’enfant a besoin pour acquérir les compétences motrices et les qualités physiques qui lui permettent d’apprécier la pratique et d’adopter un style de vie actif. Accueillant la grande majorité des jeunes en âge scolaire, le cours d’éducation physique représente ainsi l’épine dorsale de tout projet visant à former des citoyens physiquement éduqués.
Dans le cadre d’un ancrage sociétal du cours, ceci implique que les enseignants en charge des cours d’éducation physique doivent se centrer autant sur les pratiques sportives de référence que sur l’amélioration des connaissances et le développement d’attitudes qui seront utiles à leurs élèves pour le reste de leur vie. En se référant au concept de responsabilité (accountability), il faut encore déterminer si les enseignants en éducation physique transforment réellement la vie des jeunes qui leur sont confiés.
Plusieurs questions, non exhaustives, sont donc posées : Comment les professeurs d’éducation physique s’y prennent-ils pour inciter leurs élèves à pratiquer en dehors de l’école de façon lucide et éclairée et leur apprendre à gérer leur « capital santé » à travers leur vie physique ? Quels outils didactiques mobilisent-ils pour atteindre leurs objectifs ? Comment différencient-ils leurs pratiques pour tenir compte de la singularité de leurs élèves ? Comment leur formation initiale/continue les aide-t-elle à remplir leurs missions ? Quels changements amènent-ils chez leurs élèves ? Comment ceux-ci vivent-ils leurs leçons ?
Axe 4 – (R)évolution des loisirs actifs : quelle contribution des éducateurs physiques ?
Depuis plusieurs décennies, le monde des loisirs actifs connait une évolution particulièrement rapide. Celle-ci s’est notamment marquée par l’apparition de la ‘culture fun’ et par la diversification des pratiques. Après les activités de ‘glisse’ et celles proposées par l’industrie de la forme, on constate aujourd’hui l’émergence de disciplines connectées (exergames, e-sport, …). En effet, le début du 21ème siècle se caractérise par une explosion de la technologie et de ses applications révolutionnaires qui sont de plus en plus intégrées dans la promotion et la pratique des activités physiques et sportives.
Par ailleurs, dans le domaine des activités physiques adaptées (encadrement de personnes en situation de handicap ou de populations à risque, promotion de l’activité physique, …), de l’insertion sociale ou de la santé (réadaptation, sport sur ordonnance, …), un accent de plus en plus important est placé sur la qualité de l’intervention de l’éducateur physique. Une conséquence de cette évolution est que les loisirs actifs occupent un nombre croissant de professionnels qui encadrent des pratiquants issus de milieux très différents. Se posent ici aussi de nombreuses questions : Le mode d’intervention de ces éducateurs physiques diffère-t-il de celui de leurs collègues impliqués dans les autres contextes de pratique ? Pourquoi et comment les ‘clients’ s’engagent-ils ? Quelles qualités attendent-ils de la part de ceux qui les encadrent ? Comment ceux-ci se forment-ils ? Quels enseignements les intervenants des milieux scolaire et sportif peuvent-ils retirer de ce qui se passe dans les loisirs ?