Programme

Quel peut être l’utilité de cette technologie en santé physique et mentale, et par quelle magie peut-bien opérer le fait de regarder des images 3D de qualité parfois douteuse? Cette conférence tentera de faire le pont entre l’utilisation de la réalité virtuelle dans le traitement des troubles d’anxiété et ses applications en psychologie de la santé (obésité, dépendance à l’alcool, gestion de la douleur aiguë, neuroimagerie cérébrale, etc.). L’argumentaire reposera sur les phénomènes d’intégration multisensorielle, de traitement séquentiel de l’information par le cerveau, de stimulation émotionnelle et d’engagement dans les changements de comportement.

Ces situations nécessitent d’utiliser des compétences techniques et non-techniques (comme la communication) dans des climats émotionnels complexes. Actuellement, l’apprentissage de ces compétences implique un passage direct de la théorie à la pratique : ‘see one, do one, teach one’. Par rapport à ces conditions, la simulation en réalité virtuelle peut offrir un environnement d’apprentissage sans risques, le contrôle des variables, la reproductibilité des situations, la confrontation à des événements rares, et un positionnement de l’apprenant en tant qu’acteur et non spectateur. Cependant, peu d’études investiguent l’impact de ces nouvelles technologies en termes d’acquisition de connaissances, de compétences techniques et non techniques et de transfert dans la pratique. L’exposé présentera deux projets d’environnements virtuels en cours de développement au sein du Département de Santé Publique : l’un portant sur la gestion du stress et le triage de victimes en situation d’urgence et l’autre sur le développement de l’empathie. Nous souhaitons évaluer l’apport de la réalité virtuelle en complément à la formation traditionnelle du personnel soignant.

Selon certains auteurs, la consommation répétée d’une substance conduirait l’individu à diriger automatiquement son attention sur les indices présents dans l’environnement associés à cette substance (dans le cas de l’alcoolisme, un verre de bière ou une bouteille de vin, par exemple) et à émettre des comportements d’approche envers ces stimuli. Dans une première étude, nous avons montré que l’immersion dans un contexte de réalité virtuelle en lien avec la consommation d’alcool (un bar) peut induire un craving plus élevé chez les grands consommateurs que chez les petits consommateurs. Les études ultérieures auront pour objectif de déterminer quelles sont les composantes de l’attention qui sont liées à une augmentation du craving. Notre objectif étant de mieux comprendre les biais cognitifs associés à l’alcoolisme afin d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients alcoolo-dépendants.

L’objectif de cette brève introduction est de bien cerner le concept, d’en distinguer les possibilités réelles et imaginaires et d’en décrire quelques applications potentielles dans le domaine de la santé.