11h00
« Qui l’eût vu ? Leçon de Wittgenstein appliqué »,
par Charlotte Gauvry et Bruno Goosse
À en croire Wittgenstein, c’est la cécité qui menace au premier chef le philosophe, prisonnier de ses systèmes de pensée, qui ne parvient pas à voir les nouveaux sursauts du monde réel. C’est la raison pour laquelle Wittgenstein invente une méthode philosophique, qui s’inspire autant du traité sur la métamorphose des plantes de Goethe que des travaux de psychologie expérimentale. On l’appelle indifféremment la « vue synoptique » ou la « saisie aspectuelle ». Il s’agit précisément de rendre justice à l’infinie variété du monde sensible, à sa capacité à se faire voir sous de nouveaux aspects et à se renouveler sans cesse.
C’est cette méthode que Charlotte Gauvry, enseignante en philosophie, et Bruno Goosse, artiste et enseignant, tenteront d’appliquer à l’étude d’un lopin de terre que l’on peut voir à la fois comme une terre cultivée, un mini-golf, et pourquoi pas le champ de la bataille de Waterloo…
12h15
Projection de « Par quelque souterrain minotaure (38’) »
de David Da Costa, suivie d’une discussion avec la salle
Dans cet enclos qui fait désormais office de forum, des conceptions se confrontent pour résoudre le dilemme qui s’offre à eux : envisager la survie dans l’attente ou dans l’action.
Ce film est inspiré de la nouvelle L’Arrestation de Serge Pey, tirée du recueil Trésors de la guerre d’Espagne, et adapté d’aphorismes de Friedrich Nietzsche tirés de Par-delà le bien et le mal et Le Crépuscule des idole.
14h00
La PMA pour tous, signe d’un nouvel ordre sexuel mondial ? Analyse d’arguments
Caroline Glorie et Bruno Leclercq
Ainsi, initialement développées pour aider les couples rencontrant des problèmes de fertilité, les techniques de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) peuvent désormais être mises au service de couples homosexuels ou de femmes seules. Cela implique-t-il l’avènement d’un nouvel ordre sexuel ? Par l’analyse détaillée d’une argumentation qui le prétend, nous poserons à la fois des questions logiques et des questions bio-politiques.
15h15
Les habits neufs de la nouveauté
Julien Pieron
16h30
La nature peut-elle servir de modèle pour l’humain ?
Laurence Bouquiaux et Vinciane Despret
On s’est émerveillé de l’amour maternel des baleines, de l’organisation parfaite des fourmis, de la solidarité des insectes sociaux, de la fidélité conjugale des oies,… Les philosophes ont pourtant signalé que rien ne permet de passer ainsi de l’être au devoir être. Ce n’est pas parce que les lions pratiquent l’infanticide que cette conduite est acceptable chez les humains. Pourtant les biologistes, aujourd’hui encore, ne cessent de proposer des modèles « naturels » de moralité. Ils se fondent sur l’idée que nous partageons avec les animaux une ancestralité commune, donc des instincts similaires, et que ce sont eux qui devraient guider notre conduite.
Mais nous avons d’autres possibilités que de nous laisser piéger dans le choix comminatoire : ou bien une morale « naturelle » ou bien une morale « contre » la nature. Obéir à ce type d’injonction revient à oublier que l’évolution ne cesse d’inventer du nouveau, qu’elle modifie, transforme, détourne et bricole. Et que ce qui a rempli une fonction dans un temps passé a pu faire l’objet d’une ré-invention, et peut remplir une toute autre fonction aujourd’hui. Cela n’interdit pas les analogies, mais demande à ce qu’on les fasse avec prudence et curiosité.
Avec la contribution d’Aurore Compère, Marc-Antoine Gavray et Anne Herla.
La participation est libre et sans inscription